Nikan mopohua
Nikan mopohua, motekpana, in kenin yankuikan ueytlamauisoltika monexiti in senkiska ichpochtli Sankta Maria Dios Inantsin tosiuapilatokatsin, in onkan Tepeyakak, moteneua Guadalupe.Acattopa quimottititzino ce macehualtzintli, itoca Juan Diego; Auh çantenpan monexiti in Itlaçoixiptlatzin in ixpan yancuican Obispo Don Fray Juan de Zumárraga. ihuan in ixquich tlamahuiçolli ye quimochihuilia…
Aquí se relata, se pone en orden, cómo, hace poco, de manera portentosa, se mostró la perfecta doncella. Santa María, madrecita de Dios, nuestra noble señora, allá en Tepeyácac, Nariz del monte, que se dice Guadalupe. Primero se mostró a un hombrecillo, de nombre Juan Diego. Luego apareció su imagen preciosa, ante el recién electo obispo Don Fray Juan de Zumárraga, y también se relatan todas las maravillas que ha hecho…
Ici se raconte, selon l’ordre des événements, comment la Parfaite Vierge Sainte Marie, Mère de Dieu, notre reine, qu l'on appelle Guadalupe, est apparue très merveilleusement sur le Tepeyac. Elle s’est d’abord fait voir par un autochtone nommé Juan Diego; ensuite, sa précieuse image est apparue en présence du nouvel évêque, Don Fray Juan de Zumárraga. Ici, sont également relatées, toutes les merveilles qu’elle a accomplies…
Le Nikan Mopohua est le document historique dans lequel sont racontées en langue náhuatl, les Apparitions de Notre-Dame de Guadalupe à Juan Diego Cuauhtlatoatzin, qui ont eu lieu du 9 décembre au 12 décembre 1531. Nikan mopohua -qui peut se traduire comme "Ici il est raconté"-, sont en réalité, les deux premiers mots de ce récit. Selon l'éditeur Luis Lasso de la Vega, l’auteur du récit est Antonio Valeriano. Le manuscrit original du Nikan Mopohua se compose de 36 pages et il a été publié en 1649. La copie la plus ancienne se trouve dans la Bibliothèque Publique de New York -Rare Books and Manuscripts Department. The New York Public Library, Astor, Lenox and Traitez sur Foundation - et autre ancienne copie du dit manuscrit, dans la Bibliothèque Nationale de Paris, -Manuscrit Mexicain 317 de la Collection Aubin-Goupil-.
Antonio Valeriano (1520-1605), auteur du Nikan Mopohua, était indigène Tepaneca, très cultivé; il parlait le náhuatl et avait appris le castillan et le latin. Son père était contemporain de Juan Diego, de façon que Valeriano, aurait pu écouter, maintes fois, le récit des apparitions directement de Juan Diego. Valeriano avait onze ans quand les apparitions ont eu lieu, et vingt-huit à la mort de Juan Diego. L'oeuvre pourrait être qualifiée d'un récit poétique dans une prose pleine de grâce et de génie. Ce sont peu de pages, mais elles constituent un très beau bijou de la littérature náhuatl. Il nous a laissé une chronique, mais aussi une évocation de l’univers des indigènes.
Le Nikan Mopohua a été écrit en Tlatelolco, possiblement vers l'année 1549, sur un papier fait de la pulpe de l'agave, comme les anciens codex des Aztèques, en langue náhuatl mais avec des caractères latins.